Je suis secouée, j’ai juste posé une question madame, alors il est où le problème, vu que son assiette à elle est déjà dans l’évier et que ne disant mot durant le repas. Je n’ai rien fait pour la stresser, notre seule conversation fut sur la saveur du poulet.
Il y a un problème relationnel, elle ne peux pas me sentir ou quoi ?
Quand je demande à faire quelle chose, elle me répond qu’il n’y a rien à faire. Si je soulève le couvercle de casserole, elle hurle. Si j’ai le malheur de touiller dans la casserole pour que ça n’attache pas et qu’elle se pointe au même moment, elle crie. Si je suis assise cela ne va pas. Si je travaille, cela ne va pas, je fais du bruit, j’use l’eau, l’électricité.
Si je vais une fois de trop aux toilettes, elle me demande si j’ai la colique. Si je propose une promenade par esprit de contradiction, elle s’y refuse. Et lorsque nous faisons les courses, en plus des sacs, c’est un boulet que je traîne, je marche trop vite à son goût. Elle me tire sur le bras comme si j’étais sa bouée de sauvetage. J’ai mal de partout, à croire qu’elle prend un malin plaisir à me torturer. Et maintenant elle me fuit. Elle se contredit, si je suis debout, elle me dit de m’asseoir.
Je suis complètement paumée, face à ce délirant personnage.
Je pense surtout que ses sautes d’humeur sont dues aux médicaments qu’elle prend.
J’ai eu moi aussi autrefois le même comportement quand je prenais des anti dépresseurs, mélangés à d’autres cachets.
J’ai vécu cette agressivité, saute d’humeur et méchanceté gratuite avec un couple dont lui était ancien ambassadeur. Je trouve injuste que le cliché se reproduise.
Mamie préfère Mireille la collègue qui fait la semaine. Il faudra bien qu’elle me supporte les week-ends.
C’est dur et déroutant de subir et moi qui par rapport aux autres ne suis plus bien costaud. Ah, si je pouvais retrouver mes forces d’antan, de mes vingt ans. Je vieillis et mon corps me trahit. J’ignore si c’est l’anti-inflammatoire que j’ai pris, mais j’ai l’impression d’avoir le feu à l’intérieur, mal à l’estomac, nausées, jointures douloureuses et chaudes.
Assez, assez, vivement ce soir, vivement la retraite. Non, plutôt la reconversion, faire autre chose, vivre autre chose.
Même si ce que je fais est enrichissant parce que les situations sont parfois cocasses, que les gens prêtent à rire, qu’en temps qu’écrivain, je les teste et m’aperçoit qu’une fois sur deux l’humain a disparu.
J’ai face à moi des monstres qui en veulent pour leur fric, chipotant au moindre détail et si le rouage est défaillant ne vous le pardonne pas. Ces gens là n’ont aucun savoir vivre, aucun tact, perdent leur temps, sont enquiquinants, invivables et doivent à tous prix ne pas être contrariés, ni pris à rebrousse poils. Car alors, ils disjonctent et vous vocifèrent leurs aigreurs dessus. Vous pâtissez de leurs foudres car ils deviennent maniaco-dépressifs, agressifs, sourds, aveugles, de mauvaise foi.
Vous entrez dans leurs jeux, c’est un rapport de force. Ils vous dictent leurs lois, essaient de vous écraser, ne vous écoutent même pas lorsque vous argumentez le pourquoi du comment ?
Bref ! Ils se contrefichent de votre santé, ou de vos états d’âme, oui il faut surtout éviter le conflit.
J’aimerai bien les filmer pour leur démontrer combien ils sont ridicules dans leurs façons d’être, de penser et d’agir, pour leur dire qu’ils sont égoïstes, méchants, agressifs, imbus de leurs personnes, tant ils vous traitent comme une boniche et qu’ils en veulent pour leur argent.
Seulement, il y a un hic. Je suis ce hic. Je n’ai pas pour habitude que l’on me traite comme un chien, il y a des limites.