Il sait ce qu’elle fait mais il ne dit rien.
Il sait que quand elle s’enferme dans la salle de bain, elle en ressort toujours avec des traces.
Il ne dit jamais rien.
Il voudrait lui dire que tout va bien, qu’elle n’a pas de raison de faire ça, qu’il ne veut pour elle qu’un bonheur parfait. Mais il ne sait pas dire ces choses la.
Il parle souvent pour oublier qu’il sait. « faire style de rien ». tout faire pour ne pas être le mec qui sai
t, qui souffre avec elle.
Elle, elle continuait son petit manège comme un mécanisme, un toc.
Elle ne savait même pas quoi attendre de lui.
De plus en plus elle c’est enfoncée enfoncé dans cette vicieuse habitude.
De plus en plus loin la lame c’est enfoncée dans sa chair.
De plus en plus de mal il a eu à la toucher.
Elle a sombré.
Ils se sont plus ou moins ratés à un moment . mais cet instant , ils ne l’ont pas retrouvé, ne l’ont même pas cherché : c’était comme ça.
Alors, quand il l’avait retrouvé, toute planté de lame, il était restait là, « tout con ».
Devant lui, un visage sang et un jeune corps mutilé, criblé de cicatrices : son mal intérieur visible aux yeux du monde, un air apaisé, enrouler autour d’elle même, petite fille fœtus qui venait de renaître.
Enfant meurtrier qui se prenait dans la gueule sa propre faiblesse, une sale lâcheté.
Il aimait un fantôme.
La vue de ce corps inerte n’a pas changé grand chose. Il le savait. Elle était déjà morte bien avant tout ça.
Il avait gagné quelque mois de sursie avec elle. Comme si elle était resté pour l’habitué à son absence, et tout doucement, elle l’avait quitté.
Il avait eu tout le temps de souffrir pendant et maintenant qu’elle était là, qu’elle ne bougeait plus, il se sentait soulagé.
Il est resté devant elle à la regardé, debout, comme ça, et puis au bout d’un moment il a souri.
Il l’a prise dans ses bras, posé sur le lit et c’est endormi près d’elle.