C’est un jour d’automne. Le temps est doux à l’entée de cette forêt par ses couleurs chatoyantes, par ses odeurs exaltantes.
L’automne pointe le bout de son nez.
Là assise,sur un tronc d’arbre, une femme d’un certain âge est assise, le dos courbé par sa besogne. Elle semble fatiguée. Elle a un panier à ses pieds plein de chataignes. Une canne, trouvée dans ce bois, dans sa main tremblante, semble lui donner une certaine assurance.
Vêtue de guenilles noires, elle laisse apparaître un visage très troublant et à la fois plein de beauté malgré ses rides. Elle a un grand chapeau noir. Pourtant se dégage une certaine émotion de tristesse.
Je ne sais à quoi elle songe, et pourtant, je vais la faire parler.
A travers les histoires du temps passé que m’a raconté ma grand-mère chérie. Nous sommes dans les temps lointains où la vie n’était pas facile. Tout était calculé. Le sacrifice faisait partie de notre vie où tout avait une richesse profonde. Tout avait une importance !
Ce jour de ce nouvel automne parmi tant d’autres, tombe une ou plusieurs mauvaises nouvelles. La BBC annonce une guerre en préparation. C’est affreux !
Lasse de sa besogne mais encore plus lasse de ce qui va se passer ! Non, pas pour elle mais c’est à ses enfants et petits enfants à qui elle pense.
Quoi faire ? Quoi dire ?
Sinon de prier vite. Comme elle doit avoir très mal dans son pauvre cœur.
<
Que je n’aimerais pas à mon tour être à la place de cette femme torturée à ce point d’un chagnin imprénétrable. Moi l’enfant d’après guerre !
Plus jamais cela !
Marie-Chantal ( une siphonnée).