! . J’ai réussi tout ce que j’avais entrepris, le reste est du luxe. En suis-je certaine chaque jour qui passe ? Et si je n’avais agi que pour oublier de laisser les mots s’épanouir, s’envoler et me libérer de leurs chaines intérieures ?
Déjà 12 mois que régulièrement nous nous écrivons. Votre patience à m’aider dans ce travail de décryptage me bouleverse.
Surtout sachant de quelles émotions réciproques nous avons été traversés tous deux. Comme j’ai dû vous paraître ridicule à rosir de joie quand nous nous rencontrions... Comme j’ai dû vous paraître ingénue.
Le temps qui remonte, les rêves qui se précisent et que je tente malhabilement d’analyser, tout ceci m’indique que ce que j’entreprends n’est pas vain. Je me rapproche de ma mémoire.
Mais je sens bien que cette rhapsodie de souvenirs, entièrement focalisée sur des faits, ne m’aide que très parcimonieusement à tout comprendre. Il me faut maintenant faire un état des lieux de mes propres sentiments, très ambivalents, très difficiles à cerner.
Faire le vide pour me remplir.
C’est le prix à payer.
En ouvrant ce chapitre, je pressens que le plus dur est à venir.
Je sais que je puis compter sur votre présence si affectueuse, sur cette distance aussi entre nous deux que je rompts sans cesse, dans laquelle j’ai du mal à nager, me cognant comem à plaisir dans les coins obscurs de ma vie et mes amertumes...
Amère tue me
Ah, mère, tue me
Ah mère, tue moi
Ah, mère, tue moi avant que je ne te tue.
Ah, Mère, pourquoi ne m’as tu pas tuée, puisque je n’aurais jamais dû venir au monde ?
M’aiderez -vous à nettoyer les coins de mes abers sans assassiner la mer ?
De mes Ah... berçant...
Bercée, bercée, percée. Trouée. Trou hais.
J’ai peur de ce que je devine.
J’ai peur.
Amicalement votre.