couple d’ados qui glousse en se racontant des inepties de leur âge, ou simplement en pensant au lendemain. Ca aussi c’est nouveau, je fais des projets, j’échafaude des théories fumeuse sur ce qui se produirait si. Je découvre que, finalement, la vie a peut être un sens et que ça vaut le coup d’essayer.
Moi Saraba, le sociopathe, j’éprouve des émotions. Un comble, quand je vous aurais dit exactement qui, ... ce que je suis.
J’ai du faire à peu près autant de familles d’accueil qu’il est d’années avant la majorité. On ne me supportait jamais très longtemps, j’étais différent, je le savais et "on" le sentait. Je ne dissimulais pas encore, c’est venu petit à petit au fur et à mesure que je prenais réellement conscience de ma différence, de mon indifférence. Je n’étais pas ce qu’on appelle un enfant difficile, loin de là, et je sais que "on" aurait préféré que je le sois.
On ne peut plus le garder.
Pourquoi, ça se passe mal ?
Non, ce n’est pas ça, il, il est... Enfin vous savez.
Méchant ?
Non, ça on peut pas dire.
?
C’est que, heu...
Il fait des bêtises, il a volé ?
Non plus.
La femme chiffonne entre ses mains un mouchoir et lève un regard suppliant vers son mari, implorant muettement son aide.
Il fait peur à notre fils, se décide à dire celui-ci. Nous sommes désolés, on ne peut plus le garder.
Et sans laisser le temps à l’assistante sociale de répondre, il se lève.
Viens ma chérie, on s’en va, on aura fait ce qu’on a pu.
La porte se referma sur eux dans un silence rendu encore plus lourd par le tic tac hésitant d’une horloge murale qui semblait presque s’excuser de ne pouvoir s’arrêter et figer le temps dans une éternité insondable.
Assis dans la salle d’attente, j’avais tout entendu. Ce n’était pas la première fois que j’étais spectateur silencieux de cette scène, je devais avoir une dizaine d’années alors. J’entendis l’assistante sociale pousser un soupir de