Le couteau dont je m’étais servi était caché dans l’armoire de leur fils et celui-ci portait sur le corps des traces de griffures qui ne laissaient aucun doute sur sa culpabilité et sur l’ardeur dont avait fait preuve Youki pour se défendre.
Il y eut une enquête et je fus mis hors de cause, le petit chéri à sa mère malgré ses dénégations, fut envoyé en maison de correction. Le couple divorça peu de temps après et la femme se suicida tandis que le mari sombrait dans l’alcool.
Il y eut aussi quelques personnes qui me plaignirent sincèrement en disant que je l’avais échappé belle et que mon attitude renfermée s’expliquait mieux à la lumière de ce drame.
Très rapidement, je pris conscience que je devais dissimuler autant que possible ma vraie nature si je voulais avoir la paix. Tout en restant un adolescent qualifié de difficile, j’évitais de me faire trop remarquer mais je continuais les aller retours famille d’accueil, foyer. Mon côté taciturne et mon détachement mettaient mal à l’aise ceux qui me côtoyaient. J’inspirais la crainte par ma seule présence et jamais personne n’a osé, par exemple, dire quoique ce soit sur mon prénom ou sur mes origines. Pour tous j’étais : Saraba Martin, né le 29 Février 1958, taille moyenne, corpulence moyenne, scolarité moyenne et tout cela me convenait très bien et me permettait de me livrer à mon passe temps favori en toute impunité.
Youki avait été ma première véritable expérience qui m’avait révélé mon penchant naturel pour la souffrance. Le vrai pouvoir était là, dans la maîtrise de la souffrance physique ou morale que je pouvais sans remord infliger aux autres.
Ma technique s’est très rapidement améliorée et tandis que je me perfectionnais j’abandonnais les animaux, leurs capacités émotionnelles étant bien trop faibles. Avec l’adolescence et son lot de poussées hormonales j’appris à mieux me connaître et la masturbation s’avéra être un formidable exutoire. Aujourd’hui encore, ses effets bénéfiques ne manquent pas de me combler tant j’ai peu de goût pour les relations sexuelles que je me suis imposé pour être dans la norme. Bien que n’ayant aucune attirance particulière pour les jeunes filles de mon âge, celles-ci se battaient presque pour être vues en ma compagnie afin d’affirmer leur statut de femme en devenir. Femmes sans avenir pour la plupart et qui finiraient coincées entre les fins de mois difficiles, les couches puantes d’un marmot braillard et un mari qui les tromperaient sans sourciller.
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