Devant la haute porte de bois cloutée, haletant, il se laissa tomber dans la poussière. Il leva le bras pour atteindre le heurtoir, il frappa, frappa encore et encore. Il appelait au secours et au bout de quelques minutes qui lui semblèrent des heures, la petite grille du regard s’éclaira. Il implora : « mon père, sauvez-la pour l’amour de Dieu ». Dans un grincement sourd, la porte s’ouvrit et le religieux s’empara de l’enfant toujours endormie, il s’apprêtait à tendre la main à celui qui l’avait amenée pour l’aider à se relever mais à sa vue il recula et referma le porche rapidement et se signa. Alertés par tant de bruit en cette heure tardive, les autres moines s’approchèrent, ils ne posèrent pas de question, le visage figé par la terreur de leur frère était la seule réponse qu’ils pouvaient attendre. Ils emmenèrent l’enfant vers la chapelle afin de la protéger.
Le ciel maintenant était devenu bien sombre, la lune était noire et de l’autre côté de la porte, l’homme se releva, apaisé, il avait sauvé la petite et vaincu ses démons.
Il ne craignait plus rien et reprit sa route. Le vent sur son visage éveillait ses sens, l’odeur d’humus avivait ses instincts de chasseur, il avait soif de sang. Dans un hurlement sourd, il courut vers les arbres en quête de sa prochaine proie…
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Il hâtait le pas...
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